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Atelier régional de formation et d’information des organisations paysannes acteurs de l’Afrique Centrale sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine

04 June 2023
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1.      Contexte

 

La ZLECAf, qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2021, a créé la plus grande zone de libre-échange au monde par le nombre de pays participants. Elle consolide un marché d'environ 1,3 milliard de dollars dans 55 pays membres de l'UA dont le PIB combiné s'élève à 3,4 billions de dollars.

L'Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) offre à l'Afrique une occasion unique de déployer son potentiel économique en faveur d'une croissance inclusive et d'un développement durable. Entre autres, il a pour objet de promouvoir la transformation et la croissance de l'agriculture en Afrique et de contribuer à la sécurité alimentaire, ainsi que d'améliorer la compétitivité à travers le développement des chaînes de valeur agricoles régionales et d'encourager les investissements essentiels dans les infrastructures de production et de commercialisation. À travers ses différents protocoles, l'accord sur la ZLECAf aborde le commerce des marchandises (calendriers de libéralisation tarifaire, barrières non tarifaires, règles d'origine), le commerce des services, la concurrence, les investissements et la propriété intellectuelle. Une fois mis en place, il devrait stimuler les échanges agricoles intra-africains, estimés actuellement à moins de 20% du total des échanges agricoles.

En Afrique centrale, l’agriculture joue un rôle essentiel dans le développement économique des Etats. Plus de 60 % de la population de la région vivent en milieu rural et 50 % de la population active travaillent dans le secteur agricole. Le processus du Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA), initié lors du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenu à Maputo en 2003, réorienté lors du Sommet des Chefs d’Etat et Gouvernement de l’Union africaine tenu à Malabo en 2014 (Guinée équatoriale), a renforcé la perspective de transformer l’agriculture de manière à assurer une croissance durable et inclusive en Afrique au cours de la décennie 2015-2025.

Les pays d’Afrique centrale disposent d’orientations différentes dans leurs politiques agricoles, en fonction de leurs niveaux d’urbanisation et de leurs choix stratégiques en matière de valorisation des ressources naturelles. Une caractéristique commune à tous ces pays est le niveau insuffisant de production et de transformation locale des produits alimentaires pour satisfaire les besoins des consommateurs. Une grande majorité des pays de la sous-région dépend largement des importations de produits alimentaires dont les chiffres pèsent énormément sur la balance de paiement de la région.

Cependant, en dépit de sa position géographique et de la complémentarité potentielle en échanges des produits agricoles et alimentaires, l’Afrique Centrale reste l’une des régions les moins intégrées du continent, en termes de flux de commerce intracommunautaire, de mouvement des personnes et d’interconnexion des infrastructures physiques.

Alors que l’intégration commerciale régionale pourrait permettre d’améliorer la disponibilité des produits alimentaires et réduire la dépendance vis-à-vis des importations extrarégionales, la région est très peu intégrée économiquement, avec des échanges commerciaux au niveau régional très faibles (2 % au cours de la période 2015-2017). Les pays de la région échangent principalement avec l’UE (32 % des échanges de la région), les États-Unis (23 %) et de plus en plus avec les économies émergentes (dont la Chine, 16 %).

Les principales contraintes qui freinent le commerce régional des produits agricoles et agroalimentaires sont : a) l’inadéquation de l’offre et des excédents de production, b) l’insuffisance des capacités logistiques de commercialisation, notamment les infrastructures de transport et les marchés transfrontaliers structurés et régulés, et c) la persistance de Barrières Tarifaires et Non-Tarifaires (procédures) au commerce de produits agricoles. La faiblesse des instruments de couverture du risque de change lorsque les échanges s’effectuent entre zones monétaires, constitue également une contrainte importante.

Face à toutes ces contraintes, la PROPAC qui regroupe en son sein les producteurs agricoles de la région, s’interroge sur les enjeux de la ZLECAf et les opportunités qu’offrent un tel marché pour le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique en Afrique Centrale, afin de préparer ses membres à tirer profit de ce gigantesque marché et de contribuer l’économie de la région.

  1. Objectifs et résultats attendus de l’atelier

L’atelier a pour objectif général de sensibiliser les parties prenantes sur le contenu de l'accord de ZLECAf et sur la nécessité de la formulation d'une stratégie régionale d’appropriation par les parties prenantes et les organisations paysannes. Le but est de fournir aux participants des informations sur la ZLECAf, les effets attendus, les impacts potentiels notamment sur le secteur agricole et les risques ainsi que les orientations stratégiques envisagées par la CEA, la CEEAC, la CEMAC ainsi que les gouvernements des Etats d’Afrique Centrale pour sa mise en œuvre.

De manière spécifique, il est question de :

  • Améliorer la compréhension de l’accord de la ZLECAf, son impact sur le secteur agricole, les opportunités qu’il offre et les conditions de sa mise en œuvre en Afrique Centrale ;
  • Identifier les attentes et la perception des producteurs agricoles d’Afrique Centrale vis-à-vis de la ZLECAf ;
  • Faire un état des lieux de la mise en œuvre de la ZLECAf et du commerce régional des produits agricoles en Afrique centrale ;
  • Revisiter les enjeux de la transformation de l’agriculture pour mieux s’approprier des opportunités liées à la mise en œuvre de l’Accord de ZLECAf en Afrique Centrale ;
  • Echanger et débattre des politiques, approches, outils et mécanismes nécessaires : (i) au développement du commerce régional et continental des produits agricoles, (ii) à la structuration et au renforcement des chaînes de valeur stratégiques ; (iii) et au financement des investissements dans les chaines de valeur stratégiques ;
  • Réfléchir et convenir des solutions adaptées pour le renforcement des capacités des agriculteurs familiaux, la mobilisation des financements et les stratégies de plaidoyer.
  1. Résultats

Au terme de la conférence, il est attendu ce qui suit :

  • - Les participants ont une bonne connaissance de la ZLECAf ;
  • - Les opportunités qu’offre la ZLECAf pour le développement du commerce des produits agricoles en Afrique centrale sont connues ;
  • - Les instruments régionaux et nationaux et l’état de mise en œuvre de la ZLECAf sont connus ;
  • - Le rôle des OP et des actions pour tirer profit de la mise en œuvre de la ZLECAf sont identifiées.
  • - Un plan d’action est élaboré pour soutenir la préparation des agriculteurs familiaux à la ZLECAf

 

  1. Thématiques

Les thèmes suivants seront traités au cours de l’atelier :

  1. Le cadre institutionnel et réglementaire de la ZLECAf : comprendre la ZLECAf et ses concepts clés (Commerce régional/intra régional ; Zone de Libre Echange, libéralisation tarifaire, barrières non tarifaires, règles d'origine, commerce de service, commerce de marchandises, Listes de concessions et des Listes d’engagements)
  2. Stratégies régionales et nationales pour la mise en œuvre de la ZLECAf en Afrique centrale ;
  3. Rôles et responsabilités des parties prenantes dans la mise en œuvre de la ZLECAf.
  4. Stratégies des OP pour l’appropriation de la ZLECAf
  1. Méthodologie

L’atelier sera organisé autour des champs thématiques identifiés qui feront l’objet des sessions. La facilitation générale sera assurée par un expert et les sessions seront animées par des modérateurs de sessions.

L’approche méthodologique de l’atelier combinera à la fois le partage d’expériences, et le renforcement des compétences nécessaires pour la mise en œuvre de la ZLECAf en Afrique centrale. Ainsi des méthodes de facilitation participative et interactive seront appliquées pour favoriser l’apprentissage mutuel, l’acquisition de connaissances et le développement des savoir-faire. Les participants partageront leurs expériences à travers les panels de discussion inter-pays suivis de questions et d’échange avec les autres. Le renforcement des compétences se fera à travers les présentations et les interventions des experts suivant les thématiques retenues.

  1. Participants

La conférence réunira une trentaine de participants représentant les acteurs clés impliqués dans le commerce agricole et dans le développement des filières prioritaires de la région. Il s’agira notamment des représentants :

  • - De l’Union Africaine ;
  • - De la CEEAC ;
  • - Des institutions d’intégration régionale (CEEAC, CEMAC) et leurs institutions spécialisées (CEBEVIRHA, PRASAC, COREP) ;
  • - Des banques de développement : BAD, BDEAC
  • - Des institutions publiques :
    • o Ministères sectoriels du Cameroun : MINADER, MINEPIA, MINCOMMERCE, MINPMEESA, MINREX ;
    • o Points focaux ZLECAf (ministères des 10 pays d’Afrique Centrale) ;
  • - Des partenaires techniques et financiers (FAO, FIDA, UE) ;
  • - Des organisations paysannes d’Afrique Centrale venant de l’Angola, du Burundi, du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale, de la république Centrafricaine, de la République Démocratique du Congo, de Sao Tomé et Principe et du Tchad ;
  • - Des OSC (PME-Afrique Centrale)
  • - Du secteur privé (GICAM)
  1. Date et lieu

L’atelier se déroulera du 13 au 14 juin 2023 à Douala au Cameroun.

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Mike ATANGANA

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