Un parcours d’installation balisé mais exigeant
Au Cameroun, l’installation d’un jeune agriculteur repose sur un parcours structuré, aligné sur les politiques publiques. Il intègre des étapes clés : formation, accès aux facteurs de production, création de valeur ajoutée et accès au marché. Ce modèle vise à garantir la viabilité des entreprises agrosylvopastorales et halieutiques portées par les jeunes.
La formation est assurée par des centres agréés, dont le CEFPEEAR de Mfou, créé en 1993 par la CHAASADD-M. Ce centre pilote offre des modules en agroécologie, gestion d’exploitation, marketing, transformation, et élaboration de plans d’affaires. Il assure également l’incubation, le suivi post-insertion, le réseautage et le partage de savoirs. À ce jour, 3 200 jeunes ont été formés, dont 160 en situation de handicap, avec 78 % d’entreprises opérationnelles.
Des obstacles persistants à l’accès aux ressources
Malgré les dispositifs existants, l’accès aux facteurs de production reste un défi majeur.
Le foncier est souvent détenu par des personnes âgées, les coûts sont élevés, les conflits fréquents, et les jeunes méconnaissent leurs droits. La CNOP-CAM a mis en place une cellule de veille foncière et mène des actions de plaidoyer et de sensibilisation pour des réformes favorables à l’accès des jeunes à la terre.
L’accès au crédit est limité par des offres inadaptées, des garanties exigées et des taux d’intérêt élevés. La CNOP-CAM accompagne les jeunes dans la construction de plans d’affaires et interpelle les institutions financières pour des mécanismes adaptés aux petits producteurs.
Les intrants agricoles (semences, engrais, aliments de poissons) sont coûteux, peu disponibles et parfois de mauvaise qualité. La CNOP-CAM encourage la production locale d’intrants et les pratiques agroécologiques pour réduire la dépendance aux importations.
Des marchés encore peu accessibles
Même après une étude de marché, les jeunes agriculteurs se heurtent à : – un manque d’infrastructures et d’équipements – la concurrence des importations – une méconnaissance des normes et du conditionnement
Pour y remédier, le plaidoyer de la CNOP-CAM propose : – le désenclavement des bassins de production – la formation aux normes et à la qualité – le renforcement des capacités en marketing et packaging
Des politiques publiques en appui, mais à renforcer
Le Cameroun dispose de plusieurs programmes d’insertion : PNIJA, PEA-Jeunes, AFOP, portés par des ministères clés (MINADER, MINEPIA, MINPMEESA, MINJEC, MINDCAF). Ces dispositifs offrent formation, financement, accompagnement technique et partenariats public-privé.
La décentralisation des politiques permet aux autorités locales d’adapter les réponses aux réalités des jeunes dans chaque territoire.
Des organisations engagées aux côtés des jeunes
Outre la CNOP-CAM, des acteurs comme INADES-Formation, la FAO, le PNUD et les coopératives agricoles jouent un rôle crucial dans l’accompagnement des jeunes. Ils offrent ressources, formation, appui technique et financier.
Mais les jeunes restent confrontés à : – un manque d’information – des procédures administratives lourdes – des critères d’éligibilité trop stricts – un manque de suivi et de financement
Le plaidoyer porté par la CNOP-CAM appelle à : – vulgariser les informations – simplifier les procédures – renforcer le suivi-évaluation – adapter les financements aux réalités des jeunes
Une jeunesse prête à relever le défi
La jeunesse rurale camerounaise est formée, motivée et organisée. Avec un appui institutionnel cohérent, des politiques inclusives et des financements adaptés, elle peut devenir le moteur d’une agriculture durable, équitable et innovante.
Article rédigé dans le cadre du Collège régional des jeunes de la PROPAC – novembre 2025
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