La PAFO, en tant que structure continentale, a assuré un rôle catalyseur, en cohérence avec ses priorités stratégiques : fédérer les OP autour d’une voix commune, intégrer les engagements de Kampala, et renforcer la reconnaissance politique de l’agroécologie, notamment dans la perspective de la COP30.
La session s’inscrit dans une dynamique de convergence continentale, facilitant l’émergence de recommandations transversales partagées.
Dans son intervention, Don Celeste MINGOLE (CNOP-Congo) a souligné que les intrants biologiques (compost, préparations naturelles) favorisent la santé des sols, l’autonomie des producteurs et l’équilibre écologique, tandis que les intrants chimiques entraînent des effets néfastes à long terme : pollution, appauvrissement de la biodiversité, dépendance accrue.
Il a plaidé pour une transition agroécologique progressive, soutenue par la recherche, la formation et un encadrement politique adapté.
S.E. Mme Élisabeth ATANGANA, Présidente de la CNOP-CAM et Ambassadrice Spéciale de la FAO, a présenté une stratégie fondée sur la valorisation des savoirs endogènes, l’inclusion des femmes et des jeunes, la biodiversité, et l’alignement aux ODD et aux politiques agricoles régionales.
Exemples illustratifs au Cameroun :
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Le programme PRAEEPOUL (avec l’appui de l’UE) dans l’Adamaoua et le Centre, où des femmes nourrissent leurs volailles avec des plantes locales, réduisant les coûts et renforçant l’autonomie alimentaire.
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Les clubs scolaires agroécologiques de Nkolmefou I, où les élèves cultivent des potagers bio et valorisent les semences traditionnelles.
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Les champs pilotes de Ntui, pratiquant le soja–manioc fertilisé naturellement, avec des résultats positifs sans recours aux engrais chimiques.
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La campagne “Je mange camerounais”, soutenue par l’AFSA, qui lie alimentation locale, identité culturelle et plaidoyer citoyen.
Recommandations phares :
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Mise en place d’un espace de dialogue multi-acteurs
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Renforcement de la production locale de biofertilisants et biopesticides
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Démonstration publique via des parcelles comparatives
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Élaboration d’un argumentaire scientifique et politique solide
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Mobilisation de financements durables
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Communication ciblée vers les décideurs et communautés rurales
Cette session, fruit de la collaboration entre la PROPAC et la PAFO, confirme la montée en puissance du plaidoyer paysan en faveur de l’agroécologie. Les recommandations serviront de leviers politiques concrets dans la perspective de la COP30 et pour une souveraineté alimentaire durable en Afrique.